Développement du système V-Care pour l’entrainement en toute autonomie des astronautes

Développement du système V-Care pour l’entrainement en toute autonomie des astronautes

Développement du système V-Care pour l’entrainement en toute autonomie des astronautes.


Le consortium MEDES-COMEX a développé pour le compte de l’ESA un nouveau système de suivi pour les exercices physiques de l’équipage : bodytracking Visuel Contrôlé pour l’Exercice Résistif Avancé (V-CARE).


Optimiser le suivi corporel des mouvements en temps réel.

© Robert Markowitz

Contexte :


La Station Spatiale Internationale (ISS) joue un rôle crucial en permettant de conduire des recherches approfondies sur les conséquences de l’exposition prolongée à l’apesanteur sur la santé humaine. Ces études ont identifié des problèmes significatifs tels que la détérioration osseuse, l’atrophie musculaire, et le déclin de la fonction cardiovasculaire, parmi d’autres effets néfastes. La nécessité de l’exercice résistif en tant que moyen de contremesure pour ces impacts de la microgravité est désormais bien établie, grâce aux décennies d’expérience humaine dans l’espace. En effet, des publications scientifiques, telles que celles parues dans le Journal of Bone and Mineral Research, ont démontré les bénéfices de l’exercice résistif sur la santé osseuse.

L’exécution d’exercices physiques est donc essentielle pour maintenir une condition physique optimale et limiter ces effets de déconditionnement. Cependant, lors de la réalisation de ces exercices, surtout lorsqu’ils impliquent des charges élevées, le risque de blessures, telles que des douleurs musculaires, ne peut être négligé. Une étude clé publiée dans le Spine Journal en août 2017 a notamment mis en lumière les modifications de la colonne vertébrale et l’atrophie musculaire subies par les astronautes, soulignant l’importance d’une approche préventive et adaptative dans l’élaboration des programmes d’entraînement physique dans l’espace.

© ESA

Nécessité d’innovation dans le contexte spatial :


Actuellement, une ou deux fois pour une mission de 6 mois (souvent au milieu de la mission), une téléconférence en temps réel (audio et vidéo) est organisée entre l’astronaute s’exerçant sur l’ARED (Advanced Resistive Exercise Device) et l’équipe de formateurs physiques située dans un centre de contrôle de vol. Les entraîneurs peuvent réagir en temps réel lorsque des positions inappropriées sont observées. Cette procédure n’est pas suffisante, et elle est aussi contraignante car nécessite une connexion temps réel et ne va pas dans le sens de l’autonomie de l’équipage qui est un élément important à prendre en compte. La mise en œuvre d’un bodytracking s’affichant en temps réel aux astronautes lorsqu’ils s’exercent à haute intensité sur ARED est parfaitement justifiée et nécessaire d’un point de vue sécurité. Pour résoudre cela, l’idée était de fournir à l’ESA un système de capture vidéo des mouvements sans marqueurs permettant une auto-surveillance (par retour vidéo en temps réel) au sujet lui-même (l’astronaute) lors de l’exercice résistif sur l’ARED de l’ISS et également compatible avec les futurs appareils d’exercice anticipés pour les futures missions d’exploration.


Présentation du système V-Care :


Pour prévenir les blessures lors des séances d’exercices de contre-mesure, le système V-Care, développé par COMEX, représente une solution avancée visant à perfectionner les exercices résistifs dans l’espace, en particulier à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS). Exploitant la technologie Microsoft Azure Kinect, V-Care assure le suivi en 3D des mouvements du corps sans avoir besoin de marqueurs. Cette caractéristique non seulement facilite sa mise en œuvre et son utilisation mais permet également un guidage en temps réel de l’astronaute grâce à un retour visuel durant les exercices.

Face aux défis techniques, notamment l’impact de la tenue vestimentaire des participants et les interférences environnementales sur la qualité de la capture, des solutions ont été développées pour assurer la fiabilité des données. Par exemple, il est recommandé que les participants portent des vêtements serrés et de couleur claire pour minimiser les perturbations du signal infrarouge et optimiser la capture de mouvement. De plus, le positionnement optimal des participants par rapport à la caméra Azure Kinect est crucial pour maintenir la précision des mesures. Son architecture innovante assure une intégration fluide avec des équipements comme l’ARED, en fournissant un retour en temps réel aux astronautes pour optimiser la sécurité et l’efficacité de leurs entraînements. Ce système représente un progrès significatif dans la préparation physique des équipages spatiaux, offrant un outil crucial pour la gestion des risques liés aux exercices en microgravité, tout en surmontant les défis techniques pour maintenir une haute qualité de suivi des mouvements.

© Robert Markowitz / Azure kinect / COMEX

Évaluation et résultats :


L’évaluation approfondie de V-Care, concentrée sur des simulations d’exercices résistifs sur une représentation de ARED avec 11 participants, a employé une méthodologie spécifique pour tester l’efficacité et la précision du système dans des conditions mimant l’environnement spatial. Cette phase d’évaluation a inclus la mise en place de plusieurs critères de réussite et mesures de performance, tels que la précision de la capture des mouvements, la stabilité des courbes générées par le système, et la capacité du système à fournir un feedback en temps réel. Les participants ont été invités à réaliser des exercices résistifs tout en portant des tenues adaptées pour optimiser la capture des mouvements, mettant ainsi en évidence l’importance de la préparation physique et de l’équipement adéquat. L’analyse des résultats a révélé que 56 acquisitions sur 66 tests ont été couronnées de succès, démontrant l’efficacité de l’interface utilisateur graphique (GUI), actuellement basé sur des oscillations, pour un suivi précis et en temps réel et validant la capacité de V-Care à offrir un retour précis pour adapter et corriger la posture et l’exécution des exercices.


Impact sur l’entraînement des astronautes :


L’impact de V-Care sur l’entraînement des astronautes marque une évolution significative dans la préparation physique pour les missions spatiales. En intégrant un système avancé de bodytracking en temps réel, V-Care permet une meilleure adaptation des exercices résistifs, cruciaux pour contrer les effets néfastes de la microgravité sur le corps humain. Cette technologie améliore non seulement la sécurité en réduisant le risque de blessures grâce à des corrections immédiates de la posture, mais optimise également l’efficacité de chaque session d’entraînement, garantissant que les astronautes maintiennent une condition physique optimale tout au long de leur mission.

© Azure Kinect / COMEX

Perspectives :


L’intégration de V-Care dans les routines d’entraînement sur l’ISS représente une avancée significative pour la préparation physique des équipages spatiaux, offrant un outil essentiel pour la gestion des risques liés aux exercices en microgravité. Dans le cadre de la suite du projet, une mise à jour importante de l’interface utilisateur graphique (GUI) est prévue pour inclure le suivi corporel avec une représentation 3D de l’astronaute, son avatar, actuellement basé sur des oscillations. Cette évolution permettrait une immersion et une interaction accrues, facilitant ainsi un feedback plus précis et personnalisé. En outre, le système V-Care pourrait être utilisé sur le dispositif « E4D » de l’ESA pour des essais à bord de l’ISS en 2025, marquant un pas en avant dans la technologie d’entraînement spatial.

En envisageant l’avenir, V-Care pourrait être adapté pour les missions vers Mars , offrant une solution compacte et efficace pour le maintien de la santé musculosquelettique des astronautes lors de missions spatiales prolongées. Les études sur l’efficacité du feedback dans l’entraînement physique soutiennent l’idée que des feedbacks précis et en temps réel peuvent considérablement améliorer la qualité des exercices en aidant à maintenir l’alignement correct du corps, à prévenir les blessures, et à optimiser la récupération musculaire, ce qui est crucial pour les longues missions spatiales où l’accès à des installations médicales complètes est limité. La capacité de V-Care à s’adapter aux divers besoins d’entraînement et à fournir des analyses détaillées de la performance pourrait transformer la façon dont les astronautes s’entraînent, en améliorant leur santé et leur performance globale dans l’espace.

Partenaire : MEDES possède une expertise unique en médecine spatiale et dans le cadre de l’évaluation / recherche impliquant des sujets humains ainsi que dans la mise en œuvre opérationnelle d’expériences européennes de sciences de la vie menées à bord de l’ISS (expériences MARES & SARCOLAB 1 & 2).

© CNES – MEDES
Simulez des conditions de dépressurisation extrêmes avec nos chambres dépressurisées

Simulez des conditions de dépressurisation extrêmes avec nos chambres dépressurisées

Simulez des conditions de dépressurisation extrêmes avec nos chambres dépressurisées

Dans le domaine aéronautique, la sécurité des passagers et de l’équipage est d’une importance primordiale. Les scénarios de dépressurisation en vol peuvent être particulièrement critiques, nécessitant des essais et des validations rigoureux pour garantir la fiabilité des systèmes et des équipements à bord des avions. C’est là que notre entreprise, leader dans le domaine des tests en pression et dépression depuis plus de 60 ans, entre en jeu. Avec notre gamme complète de chambres hypobares, nous sommes en mesure de simuler le vide et la dépressurisation avec une précision exceptionnelle.

Chambre dépressurisée : un outil indispensable pour l’industrie aéronautique :

Notre simulateur d’altitude est conçue pour reproduire les conditions réelles de dépressurisation rencontrées en vol. En utilisant une technologie de pointe, nous sommes en mesure de simuler des environnements extrêmement basse pression et des situations d’urgence en toute sécurité. Cela permet aux entreprises aéronautiques de tester leurs systèmes, leurs équipements et leurs procédures dans des conditions similaires à celles rencontrées en vol réel.

Caractéristiques et avantages de nos chambres hypobare : 

 

  • Précision et Fiabilité : Nos chambres hypobares sont conçues avec une précision extrême pour reproduire les profils de dépressurisation spécifiques aux différents types d’avions. Cela garantit des résultats fiables et reproductibles, permettant aux entreprises aéronautiques de prendre des décisions éclairées en matière de conception et de sécurité.
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  • Flexibilité : Notre gamme complète de chambres hypobares peut être adaptée aux besoins spécifiques de chaque entreprise aéronautique. Que vous souhaitiez tester des systèmes avioniques, des composants structurels ou des équipements de survie, nos chambres peuvent être configurées pour répondre à vos exigences particulières.
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  • Sécurité : La sécurité est notre priorité absolue. Nos chambres dépressurisées sont équipées de systèmes de sécurité avancés pour assurer la protection de vos équipes et de vos équipements lors des tests. Nous veillons à ce que toutes les mesures de sécurité nécessaires soient en place pour minimiser les risques potentiels.
    Expertise Technique : Forts de notre expérience de plus de 60 ans dans le domaine des tests en pression et dépression, nous disposons d’une équipe d’experts techniques hautement qualifiés. Leur expertise nous permet de vous fournir un support technique complet, de la conception initiale des tests à l’analyse des résultats.
  • Simulateur de surface lunaire

    Simulateur de surface lunaire

    Simulateur de surface lunaire

    Pour préparer l’exploration humaine et robotique sur la lune

    La décennie dans laquelle nous vivons verra le retour sur la Lune de l’homme accompagné de systèmes robotiques.

    L’hydrosphère COMEX est une installation unique en Europe. Une chambre à vide de cinq mètres de diamètre contenant 3,5 tonnes de simulant de régolithe lunaire qui sert à effectuer des tests de préparation pour les futures missions sur le sol lunaire.
    L’installation référencée auprès de l’ESA (Agence Spatiale Européenne), offre des capacités de test spécifique afin de simuler des sorties extravéhiculaires.

    L’une des principales contraintes des opérations sur le sol lunaire est la poussière qui s’y trouve, le régolithe. La nature abrasive du régolithe est cause de dommages, défaillances mécaniques, usure des matériaux, etc.

    Actuellement, il n’existe que peu d’installations dans le monde dans lesquelles les effets de la poussière lunaire peuvent être testés dans un environnement sous vide. COMEX possède la seule installation en Europe permettant de réaliser de tels essais.

    Simuler des opérations de surface avec un sol lunaire (simulant) dans le vide

    Dans le monde, il existe plusieurs chambres ou modèle de terrain qui peuvent être utilisés pour des essais d’équipements, soit dans des conditions de vide recréant une atmosphère lunaire, soit sur un terrain simulant le sol lunaire. Mais très rares sont les moyens qui simulent les deux à la fois.

    Le simulateur de surface lunaire HYDROSPHERE proposé par COMEX est donc un atout supplémentaire pour le développement des activités spatiales au niveau européen. La possibilité de simuler des opérations de surface lunaire sous vide dans une chambre de 5 mètres de diamètre offre un champ d’exploration très large.

    L’installation est composée de trois chambres hermétiquement closes et d’un centre de contrôle.
    La sphère de 5 m de diamètre est l’élément principal de l’installation, celle-ci permettant de reproduire la surface lunaire avec ses 3,5 tonnes de régolithe (simulant).

    En termes de géochimie, divers simulant de régolithe peuvent être disponibles allant de la haute-fidélité, par exemple pour l’échantillonnage, l’analyse d’échantillons et les tests ISRU, aux simulants et rochers de faible fidélité qui peuvent être utilisés pour tester la mobilité et la connaissance de la situation d’un rover. COMEX est actuellement en possession de simulant de type EAC-1 fournit par l’ESA-EAC remplissant le sol de l’HYDROSPHÈRE. 

    Adjacent à la sphère, pour toutes activités intra-véhiculaires (vie en confinement, télémédecine), se trouve une deuxième enceinte utilisée comme sas et une troisième enceinte, l’habitat, une chambre qui offre un espace pour un équipage composé au maximum de huit sujets. L’habitat a un volume qui est proche du laboratoire COLUMBUS de l’ISS.

    La sphère principale peut être desservie par une grue et permet de recevoir de gros éléments de 2m de diamètre depuis son sommet.

    Simulations de missions humaines

    Simulations de surface, vols habités, habitats et systèmes de survie

    L’installation Hydrosphère peut être utilisée à différentes fins de simulations.

    • Futures missions humaines et robotiques sur la surface lunaire ou Mars
    • Appréhension des facteurs humains des vols spatiaux
    • Simulations d’opérations d’habitat et de systèmes de survie

    La similitude du volume de l’habitat de l’hydrosphère avec le volume interne de COLUMBUS de l’ISS a été déterminante dans le projet ESA BIOMODEXO, où des modèles mathématiques de bio-contamination ont été validés à l’intérieur de l’habitat et pourrait également être utilisés pour développer des méthodes contre l’introduction de poussière pour de prochaines expéditions sur la Lune ou sur Mars.

    Le centre de contrôle adjacent est utilisé pour surveiller l’activité à l’intérieur de l’installation. Il permet également de :

      • Simuler un contrôle de mission, comme un centre en communication avec l’équipage avec l’ajout d’un retard dans les liaisons
      • Évaluer les interactions homme-robot qui sont simulées, par exemple entre le caisson habitacle et la sphère principale ou directement entre un astronaute et le robot tous deux dans la sphère contenant le régolithe.

    En plus de l’environnement lunaire, le simulateur peut également être utilisé pour d’autres applications planétaires comme la démonstration technologique du rover de récupération d’échantillons de Mars, les drones (systèmes de vol dans une atmosphère de faible densité) ou toute autre application similaire identifiée dans le cadre des missions d’exploration extra-terrestre.

    Autre atout, la configuration de la sphère permet de tester les combinaisons et équipements EVA, textile et matériaux, et leur résistance à l’’environnement : Tests d’usure et de défaillance mécanique.

    Simulations de missions robotiques.

    Les futures missions sur la Lune verront très probablement l’avènement d’une coopération entre des astronautes et des éclaireurs ou aides robotiques. L’atout de l’installation Hydrosphère de COMEX est d’offrir simplement la possibilité de simuler différents scénarios de mission avec de tels robots

    • Le robot dans la sphère et un équipage le contrôlant depuis le centre de commande
    • L’Homme et le robot dans la sphère, en coopération
    • Un vol de drone dans une atmosphère contrôlée

    L’expertise en pression maitrisé acquise par COMEX depuis plus de 60 ans et les infrastructures présentes sur son site en font un centre de tests et d’essais unique en Europe, que ce soit pour des applications sous-marines, terrestres ou extra-terrestres. C’est pourquoi COMEX participe au développement des projets spatiaux depuis les années 80 en collaboration avec l’ESA et le CNES et que ses installations sont répertoriées auprès de ces agences.

    COMEX soutient la formation des astronautes de l’ESA

    COMEX soutient la formation des astronautes de l’ESA

    COMEX soutient la formation des astronautes de l’ESA

    L’ESA a récemment sélectionné une nouvelle promotion d’astronautes, nous souhaitons profiter de l’occasion pour présenter notre activité en tant que prestataire de services de l’ESA dans le cadre d’un contrat relatif aux activités spécifiques de formation des astronautes. Depuis 2019, COMEX travaille avec l’ESA pour mettre en œuvre des activités d’entraînement et de plongée dans l’installation de flottabilité neutre (NBF) du Centre des astronautes européens (EAC) à Cologne (Allemagne).

    selection des astronautes europeens 2022

    Promotion 2022 – crédit : ESA

    La dernière campagne de recrutement d’astronautes de l’ESA s’est terminée le 23 novembre 2022. Sur 22 523 candidats, l’ESA a sélectionné 17 nouveaux candidats astronautes à qui nous adressons nos sincères félicitations. Parmi eux, deux astronautes français ont été sélectionnés, Sophie Adenot en tant qu’astronaute de carrière et Arnaud Prost, ancien ingénieur de projet COMEX et plongeur, en tant qu’astronaute de réserve.
    Dès l’année prochaine, cinq astronautes de carrière issus de cette nouvelle promotion d’astronautes de l’ESA recevront la formation de base de l’ESA organisée au Centre des astronautes européens (EAC) à Cologne. Il s’agit de la première phase de formation pour tous les candidats astronautes après leur sélection, qui les initie à différentes connaissances et compétences fondamentales pour les vols spatiaux. L’équipe de plongeurs COMEX à Cologne aidera l’ESA à mettre en œuvre la partie de cet entraînement de base consacrée aux sorties dans l’espace dans l’installation à flottabilité neutre (NBF) de l’EAC.

    L’installation à flottabilité neutre (NBF) au Centre Européens des astronautes

    centre d'entrainement europeen NBF

    Bassin NBF : 10m de profondeur, 22m de longueur et 17m de largeur (crédits : COMEX)

    Le NBF est un centre d’entraînement européen unique en son genre qui abrite un bassin de plongée de 10 m de profondeur, des maquettes d’entraînement représentant des parties de la station spatiale internationale (ISS) et une salle de contrôle à partir de laquelle les activités de plongée peuvent être surveillées et guidées.

    Le contrat concernant le soutien à la formation entre ESA et COMEX a été signé pour la première fois au printemps 2019. Depuis lors, COMEX soutient l’ESA pour toutes les activités du NBF avec une équipe de plongeurs de sécurité locaux supervisée par notre chef de projet, Kathrin Nowak. Sous la coordination d’Hervé Stevenin, l’entraîneur des astronautes de l’ESA pour les activités extravéhiculaires (EVA). L’équipe de plongeurs fournit un soutien technique et assure la sécurité lors de la mise en œuvre des activités d’entraînement et de tests de simulation dans l’eau.

    Entrainement EVA : l’activité principale au sein du NBF

    L’activité du Centre NBF consiste à la pré-familiarisation et l’entraînement aux EVA des astronautes de l’ESA pour les activités extra-véhiculaires (EVA ou sorties dans l’espace). Les astronautes européens sont formés par l’ESA aux règles d’engagement des EVA, par le biais de simulations sous-marines de tâches typiques des sorties dans l’espace de l’ISS effectuées à l’intérieur du NBF en flottabilité neutre simulant l’apesanteur.

    Ces activités les préparent à la formation en combinaison spatiale à la NASA à Houston. Les astronautes de carrière nouvellement recrutés par l’ESA suivront la formation de pré-familiarisation aux EVA au sein du NBF dans le cadre de leur formation de base à partir d’avril 2023. Cette formation sera dispensée par le formateur de l’ESA Hervé Stevenin, qui a lui-même reçu plusieurs formations EVA de la NASA à Houston.

    Hervé Stevenin en formation EVA

    Hervé Stevenin en formation EVA – NASA au Neutral Buoyancy Laboratory (NBL) de Houston
    (Crédits: NASA/ESA)
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    entrainement astronautes en NBF ESA
    Astronaute de l’ESA en configuration EVA NBF pendant l’entraînement (crédits: H. Rueb)

    Dans le cadre de leur préparation, les candidats astronautes devront suivre des sessions d’entraînement EVA sous l’eau et se préparer à plonger dans la configuration EVA unique du NBF. Comme l’ESA n’a pas développé de combinaison spatiale européenne, les astronautes s’entraînent dans un équipement sur mesure qui leur permet de parler avec l’entraîneur des astronautes dans la salle de contrôle (via une ligne de communication et un masque intégral), de porter et d’utiliser les outils standards EVA de la NASA avec des gants EVA, comme ils le feront plus tard lors de leurs sorties EVA à la NASA

    Après plusieurs interruptions des activités de la NBF dues à des travaux de rénovation au cours des deux dernières années, l’équipe de plongée de la NBF est maintenant occupée à préparer la formation de base qui aura lieu en 2023. Cela comprend l’essai de tout le matériel et de l’équipement de formation, la mise en œuvre de la formation d’aptitude de l’équipe, l’exécution d’exercices de sauvetage et la répétition de toutes les leçons de formation en plongée que recevront les astronautes.

    Plongeurs NFB  (crédits photo : B. Schulze)

    Kathrin NOWAK, notre chef de projet en charge des opérations de plongée

    Kathrin est chef de projet COMEX à Cologne, en Allemagne. Elle travaille dans l’installation à flottabilité neutre (NBF) depuis plus de 12 ans. Après avoir acquis de l’expérience en tant que plongeuse indépendante, elle a rejoint l’équipe de plongeurs de sécurité du Centre des astronautes européens en 2009. En 2010, elle a apporté son soutien à la formation de base de la classe d’astronautes 2009 de l’ESA dans la NBF et à plusieurs formations d’astronautes et campagnes de tests de l’ESA qui ont suivi. Depuis 2018, elle travaille pour COMEX et gère l’équipe de plongée qui soutient l’ESA dans la préparation et la mise en œuvre de toutes les opérations de plongée dans le NBF.

    Au-delà de ce projet, Comex est également partenaire de l’ESA et du CNES depuis de nombreuses années sur différents sujets pour le secteur spatial. Notre équipe travaille notamment sur des projets de R&D tels que le dispositif VCARE, ou des projets autour de futurs habitats spatiaux et de support de vie tels que les équipements de filtration air/eau en milieu spatial. Ces projets, menés sur le site de Marseille, s’appuient sur les infrastructures de COMEX, uniques en Europe, offrant par exemple la possibilité de simuler des opérations de surface lunaire sous vide.

    V-Care

    V-Care

    Depuis que l’homme explore l’espace, l’un des plus grands enjeux consiste à pouvoir y séjourner sur une longue période (6 mois). On sait qu’avec le temps, l’absence de gravité provoque un vieillissement prématuré des os ainsi qu’une atrophie musculaire chez le spationaute. Il est donc indispensable de pratiquer régulièrement des exercices physiques résistifs optimisés pour contrer la perte musculaire et osseuse durant les vols spatiaux.

     

    VCARE (ESA contract 4000127147/19/NL/KML)

    Objectifs

    • Détection des centres articulaires d’un individu pour estimer les oscillations d’angles des articulations durant des exercices physiques
    • Optimisation de la fatigue musculaire avec un programme adapté pour renforcer les muscles
    • Amélioration des conditions de voyage spatial et optimisation la charge utile au départ du voyage spatial

    Un des objectifs des chercheurs est de contrôler la posture du spationaute lors de séances d’exercices physiques résistifs pour en optimiser l’efficacité tout en réduisant le risque de blessure à la suite d’une mauvaise utilisation, en particulier pour des mouvements du corps nécessitant de fortes charges comme c’est le cas avec le dispositif ARED (pour « Advanced Resistive Exercise Device ») à bord de la Station Spatiale Internationale ISS. Pour ce faire, une solution consiste à utiliser un outil permettant le suivi temps réel des mouvements afin de les corriger en temps réel comme le font tous les coachs sportifs.

    Dans le cadre d’un démonstrateur technologique, l’ESA demande une évaluation des performances d’un système développé par COMEX avec le support en médecine spatiale apporté par le MEDES.

    Contexte

    COMEX a développé un système d’analyse du mouvement appelé V-Care permettant le suivi du mouvement en 3D dont l’avantage est qu’il est sans marqueurs (Markerless body-traking). Le système utilise deux caméras qui sont compactes et faciles d’installation.

    L’étude présentée ici avait pour but d’évaluer la précision de ce système à partir d’angles articulaires sélectionnés. Les données obtenues avec V-Care ont été comparées à celles d’un système Gold Standard dans le domaine.

    Les deux systèmes ont été comparés lors de trois exercices physiques résistifs représentatifs d’une évaluation fonctionnelle au Technosport d’Aix-Marseille Université.

    Résultats

    Cette étude visait à comparer la performance d’un système de capture du mouvement sans marqueurs, V-Care, au gold standard dans le domaine.

    Le système V-Care est plus performant pour suivre les deux articulations principales des membres inférieurs. Pour les membres supérieurs l’erreur est plus importante.

    Malgré cette précision plus faible sur les membres supérieurs, le système V-Care semble être adapté pour le suivi réel d’exercices physiques dans le cadre de vols spatiaux. Son côté « Plug & Play » lui permet une utilisation aisée et rapide au regard des temps de préparation du système Gold standard dans le domaine. Ces derniers peuvent être de l’ordre de la journée pour la mise en place initiale d’une dizaine de caméras, plus une demi heure pour la pose des marqueurs.

    Perspectives

    Pour conclure cette étude, le V-Care apparait comme un outil simple d’utilisation et suffisamment précis pour le suivi du mouvement lors de tâches fonctionnelles.

    La prochaine étape consiste à intégrer le système V-Care dans un dispositif d’exercices résistifs simulant le ARED.

    Simulateur d’altitude

    Simulateur d’altitude

    Experte en pressions maitrisées, la COMEX a créé en 2016 son simulateur d’altitude. Ce moyen d’essais recrée les conditions de pressions en altitude. Il est désormais un outil de référence pour l’industrie aéronautique et spatiale, afin de répondre à leurs besoins de validation et certification de nouveaux équipements.

    Répondre aux besoins de l’industrie aéronautique

    Le simulateur d’altitude, développé et transformé depuis près de 10 ans par la COMEX au sein de son centre de test hypobare, répond au besoin croissant de moyens d’essais pour mettre en conditions d’altitude simulée des sujets humains.

    Cette chambre hypoxique de 20m² habitacle est capable d’accueillir en même temps plusieurs acteurs (sujets, personnel médical, personnel technique) et de simuler des vols allant jusqu’à 40 000 pieds (~12000m) d’altitude. Ces tests d’altitude aéronautique sont systématiquement réalisés sous contrôle médical.

    Accompagnement médical

    A cette fin, COMEX s’est associée à Phymarex : un regroupement de médecins, d’infirmiers et de chercheurs experts en médecine subaquatique, aéronautique et spatiale. Ces spécialistes utilisent depuis les années 70 des caissons hyperbares et hypobares pour traiter différentes pathologies. Au cours des années 2000, ils ont débuté une collaboration avec des médecins du travail du secteur aéronautique, afin de les accompagner pour la réalisation d’études sur le personnel navigant. Progressivement ces études ont été réalisées dans le simulateur d’altitude de la COMEX. De plus, en 2016, l’Agence Régionale de la Santé (ARS) a délivré à la COMEX un agrément pour la réalisation d’essais, sous contrôle médical sur des sujets sains.

    Cet agrément a entrainé la réalisation d’une très grande variété d’essais. Que ce soit de la recherche et du développement sur du matériel médical, sur du matériel embarqué comme des masques à oxygène, des cagoules de protection contre les fumées. Mais aussi des expérimentations physiologiques pour l’adaptation à des environnements de très hautes altitudes.

    Entrainement hypoxique

    Ou enfin, comme l’explique le Dr Mathieu Coulange (Chef de service du centre hyperbare de l’APHM) pour de la sensibilisation aux risques hypoxiques pour du personnel navigant.

    « On les installe sur un et on reproduit l’environnement cabine. Après leur avoir fait respirer de l’air en début de session, sans les avertir, on va les passer à un mélange sous-oxygéné à 12 %, ils vont ressentir des symptômes dus à l’hypoxie, qu’ils vont devoir annoncer, pour pouvoir justement les préparer à dépister le manque d’oxygène qui pourrait arriver quand il y a une dépressurisation cabine ou lorsque les masques à oxygène dysfonctionnent. »

    A ce jour ce sont plus de 150 personnes qui ont participé à ces vols simulés, sans aucun accident médical.

    COMEX a démontré lors de son histoire sa capacité à repousser les limites de la plongée professionnelle grâce à deux axes : des innovations sur le matériel et une meilleure connaissance des effets physiologiques des hautes pressions.
    Elle poursuit dorénavant ce travail en s’orientant vers l’altitude et la très grande altitude.

    Sensibilisation aux risques d’hypoxie

    Sensibilisation aux risques d’hypoxie

    Le centre d’Essais Hyperbare et Hypobare de la Comex a le plaisir de recevoir régulièrement des délégations d’élèves et instructeurs de l’EPNER (École du personnel navigant d’essais et de réception) pour une sensibilisation aux risques hypoxiques dans le cadre de nos formations à l’hypoxie en chambre d’altitude. 

    ©EPNER

    L’EPNER

    Créée en 1946, au sein de DGA Essais en Vol (anciennement centre d’essais en vol /CEV), pour former les équipages impliqués dans les vols d’essais; il s’agit d’un enseignement théorique et de la réalisation d’exercices d’essais pratiques qui permettent de tester en vol les caractéristiques des aéronefs, dans les meilleures conditions de sécurité. Elle forme : des pilotes d’essais, des ingénieurs, des mécaniciens et expérimentateurs navigants d’essais, des contrôleurs aériens pour les essais en vol.

    Située à Istres depuis 1962, l’EPNER exerce ses activités au sein de la DGA (Délégation Générale pour l’Armement). Ceci confère à l’école une position unique entre les forces armées et l’industrie d’une part, et entre les activités d’essais des secteurs militaires et civils d’autre part. L’EPNER enseigne aux équipages dans ces différents domaines depuis plus de 70 ans.

    La haute qualité de cet enseignement, basé sur un travail d’équipe entre pilotes, ingénieurs et contrôleurs aériens, est reconnue dans les plus hautes instances de la communauté aéronautique internationale.

    Simulateur d’altitude Comex – formation à l’hypoxie en chambre d’altitude

    Destiné à des essais hypobares dans le domaine de l’aéronautique et de l’espace, le centre d’Essais de la Comex s’est doté depuis 2017 d’une chambre hypoxique, appelée aussi caisson hypobare ou simulateur d’altitude..

    La possibilité de reproduire dans cette chambre hypoxique de 20m2 des vols jusqu’à 40 000 pieds, permet à nos partenaires, les principales organisations et industries européennes et mondiales du secteur de l’aéronautique et aérospatiale, de réaliser avec l’aide de nos équipes des tests sur l’humain, comme dans le cas présent une mise en situation d’hypoxie mais aussi des tests de qualification sur des équipements et matériels.

    La maîtrise des conditions extrêmes de pression et de température permet à notre entreprise d’être impliquée dans une très large palette de projets.

    Mise en situation d’hypoxie avec sujets humains

     Apprêté pour l’occasion en simulateur de vol ce test avait pour but de permettre aux élèves de l’EPNER d’expérimenter dans des conditions les plus réalistes possibles différentes situations de mise en hypoxie.

    Cela a permis l’exposition d’un équipage à une hypoxie dans le but de tenter d’identifier les éventuels signes physiologiques précurseurs.

    De permettre une détection des défaillances sur le matériel comme les masques ou encore des dommages structuraux sur l’avion (dépressurisation, etc.).

    Des dangers liés au vol en haute altitude.

    Les élèves devaient alors dans ces situations mettre en application des techniques pour ramener l’équipage au sol ou vers une zone d’éjection.

    Surveillance médicale

     L’assistance médicale a été assurée par l’Institut de Physiologie et de Médecine en Milieu Maritime et en Environnement Extrême « PHYMAREX » qui regroupe un ensemble de médecins et d’infirmiers issus essentiellement de l’Assistance Publique de Hôpitaux de Marseille (APHM) et plus précisément du Centre hyperbare du CHU de Sainte Marguerite. Les adhérents opérationnels sont formés à la médecine hyperbare et/ou à la médecine d’urgence et/ou à la médecine aéronautique et aérospatiale.

    Cette assistance est placée sous la direction du Docteur Mathieu COULANGE, médecin urgentiste spécialisé en médecine hyperbare, en médecine maritime et en médecine aéronautique. Responsable du service de médecine hyperbare, subaquatique et maritime du CHU de Sainte Marguerite.

    Projet Trailer

    Projet Trailer

    Communiqué de presse

    TRAILER system exploring lunar tubes (image: LIQUIFER)

    31 octobre 2019 L’Agence spatiale européenne (ESA) a signé un contrat sur le développement du système robotique «TRAILER» avec la COMEX et ses partenaires le Centre de recherche allemand pour le Centre d’innovation en robotique d’intelligence artificielle (DFKI RIC) et le Groupe LIQUIFER Systems.

    TRAILER est un projet de deux ans visant à tester une nouvelle architecture de coopération robotique basée sur un tandem de deux rovers pour des missions d’exploration de la surface lunaire.

    L’ESA travaille avec ses partenaires internationaux sur le développement de la station orbitale lunaire « GATEWAY », le premier avant-poste humain permanent au-delà de l’orbite terrestre. GATEWAY doit être considéré comme un camp de base qui servira à mettre en place des missions à la surface de la Lune dans le cadre du programme HERACLES et ARTEMIS. Les astronautes et les robots travailleront ensemble pour préparer l’ère de l’exploration spatiale à venir avec des missions vers le pôle Sud lunaire et d’autres endroits: les explorateurs robotiques rechercheront des éléments ISRU qui pourraient soutenir une présence humaine à la surface. Ces éclaireurs seront opérés soit depuis la Terre, soit depuis la station en orbite lunaire; et ils devront effectuer certaines tâches en autonomie. L’objectif principal de l’activité TRAILER est de développer un système de rover composé de : 

    System components of the TRAILER project (image: COMEX)

      • Un rover agile et puissant (TRACTOR) équipé d’une locomotion et d’une navigation haute performance, d’un émetteur-récepteur sans fil local, d’un stockage d’énergie à court terme, d’un système d’acquisition d’échantillons, et
    • Une remorque active (WAIN) équipée d’une locomotion et d’une navigation limitées, d’une production ou d’un stockage à haute puissance et d’un réseau sans fil local qui pourrait assurer la communication lunaire-terre et héberger un laboratoire scientifique pour la collecte et l’analyse des échantillons.

    L’activité TRAILER est dirigée par la société marseillaise COMEX qui développe le «WAIN», un véhicule robotique lunaire lourd qui transporte la communication, les batteries et les conteneurs d’échantillons. DFKI RIC en Allemagne est responsable des simulations et du développement du deuxième robot, le «TRACTOR», un robot scout agile qui ramène les échantillons à WAIN. LIQUIFER Systems Group en Autriche définit les scénarios de mission du tandem robotique et de la planification. Le système TRAILER sera testé dans des installations d’essai des organisations partenaires en France, en Allemagne et en Autriche.

    Pour plus d’informations sur l’élément de développement technologique ESA, qui soutient cette activité, veuillez visiter le site Web
    https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Engineering_Technology/Shaping_the_Future

    Projet PEXTEX

    Projet PEXTEX

    Étude de nouveaux matériaux pour la future combinaison spatiale européenne pour l’exploration planétaire

    Toutes les agences spatiales se préparent à un retour de l’homme sur la Lune dans un futur relativement proche !

    C’est dans ce contexte que l’Agence Spatiale Européenne (ESA) lance le projet PEXTEX qui est l’acronyme de « Planetary EXploration TEXtiles ». L’objectif du projet étant d’identifier pour la future combinaison spatiale de nouveaux matériaux et textiles capables de résister aux environnements hostiles de la Lune et de Mars. 

    Article mis à jour le 14/04/2023

    Contexte

    50 ans après les missions Apollo, l’exploration spatiale humaine est à l’aube d’une nouvelle ère, l’ESA et ses partenaires internationaux s’emploient au retour de l’homme sur la Lune. Établir une présence permanente sur la surface lunaire est le rôle des futures missions. C’est dans ce contexte que l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a lancé le projet « PEXTEX » qui est l’acronyme de « Planetary EXploration TEXtiles »

    Le but du projet

    L’objectif du projet consistait à d’identifier pour la future combinaison spatiale européenne de nouveaux matériaux et textiles capables de résister aux environnements hostile de la Lune et de Mars. Signée le 17 janvier 2019, l’étude sur plusieurs années a été confiée à COMEX SAS, comme coordinateur, et à ses partenaires européens les allemands de DITF et les autrichiens de l’OeWF.

    Le projet ayant pour but d’identifier, en complément des matériaux déjà existants sur les combinaisons spatiales, de nouveaux matériaux innovants et extrêmement robustes. Se prémunir des dangers, mais aussi analyser l’environnement, surveiller la santé des astronautes, etc. Les possibilités sont nombreuses. Par exemple, il y a sur la surface lunaire des pluies de micrométéorites; la recherche de textiles capables de garder leur intégrité structurelle est un défi de premier ordre, sachant les conséquences désastreuses que pourraient causer une déchirure de combinaison !

    Pour cela, et afin d’être mieux adapté à cet environnement, l’étude permettra l’identification de matériaux capables de résister aux nombreuses agressions extérieures :

    • Le Régolithe, un de nos pires ennemis sur la Lune, fin comme du talc et composé de minuscules particules de silice, aiguisées comme des lames de rasoirs,
    • Les rayonnements solaires et cosmiques, nos pires ennemis, car il est très compliqué de s’en protéger avec une combinaison,
    • Le vide spatial,
    • Les températures extrêmes : la surface de la combinaison au soleil se porte à 150°C, alors que si elle passe à l’ombre elle chutera à -170°C,
    • Les micrométéorites, qui arrivent à 10 km/s et peuvent passer à travers une fine plaque d’aluminium.
    Les matériaux qui ont été identifiés dans le cadre du projet PEXTEX ont été testés dans des installations de test avec les organisations partenaires en France, en Allemagne et en Autriche. Une plateforme dédiée a été conçue par les équipes de COMEX et utilisée sur le site de Marseille pour les essais spécifiques sous ultravide.

    La conférence de clôture a été menée par COMEX fin mars 2023, au siège technique de l’ESA (ESTEC) en Hollande. Une vingtaine d’experts européens étaient présents et deux astronautes de l’ESA nous ont même fait le plaisir d’y participer. En effet, ces astronautes européens sont les prochains candidats potentiels pour revêtir une combinaison spatiale et explorer la Lune.

    L’identification et le test de tels matériaux pourront servir au développement de futures combinaisons spatiales européennes pour les activités extravéhiculaires (EVA) sur le sol lunaire (puis celui de Mars) et ces combinaisons spatiales devront être conçues pour résister à des opérations de surface plus longues et plus fréquentes qu’au cours de la période Apollo.

    Clôture du projet

    Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’exploration de l’ESA visant à retourner sur la Lune au cours des prochaines décennies. Tout comme le développement de GATEWAY, la future station spatiale en orbite lunaire. Cette station servira de « camp de base » pour effectuer des missions robotiques et humaines à la surface lunaire. Projet dans lequel COMEX a également participé pour l’ESA en partenariat avec Airbus, dans le cadre du développement d’un des modules de cette station spatiale, le module européen « ESPRIT ».

    En conclusion, les matériaux ont été identifiés, fabriqués, puis testés dans des installations en France, en Allemagne et en Autriche. Une machine spéciale COMEX a été conçue pour les essais sous ultravide. Des astronautes européens ont également participé à la conférence de clôture du projet. Les matériaux identifiés pourront être utilisés pour le développement de futures combinaisons spatiales européennes pour les activités extravéhiculaires sur le sol lunaire et celui de Mars. Le projet PEXTEX s’inscrit dans la stratégie d’exploration de l’ESA pour developper les futures bases lunaires Lune et la future station spatiale internationale en orbite cislunaire, GATEWAY.

    Machine spéciale COMEX dédiée aux essais sous ultravide

    Conférence de clôture du projet – European Space Research and Technology Centre (ESTEC)

    la Comex et Airbus s’associent autour d’un module de la future station lunaire

    la Comex et Airbus s’associent autour d’un module de la future station lunaire

    Comex et Airbus s’associent autour d’un module de la future station lunaire

    La COMEX rejoint AIRBUS dans le développement d’ESPRIT. Le module européen de la station orbitale lunaire GATEWAY.

    Le 24 octobre 2018, la COMEX et AIRBUS ont signé un accord de coopération portant sur le développement d’ESPRIT, l’un des modules européens de GATEWAY, la future station spatiale lunaire.

    GATEWAY est la première étape de l’exploration de l’espace humain après l’ère de la Station spatiale internationale. Ce sera une base pour les missions sur la surface lunaire des véhicules robotiques et des astronautes. Son assemblage en orbite lunaire devrait commencer en 2023.

    GATEWAY est une station spatiale planifiée en orbite lunaire dotée d’un système de propulsion et d’énergie, de modules d’utilisation et d’habitation de l’équipage avec capacité d’amarrage, de sas d’activités scientifiques et extra-véhiculaires et de modules de logistique. Le développement est mené par le partenariat actuel de la Station Spatiale internationale : NASA, ESA, ROSCOSMOS, JAXA et CSA, pour un lancement sur la Lune dans les années 2020.

    AIRBUS mène, en tant que coordinateur, l’une des deux études parallèles phase A/B1 pour le développement du module ESPRIT (système européen de ravitaillement en carburant, infrastructures et télécommunications), en coopération avec la COMEX à Marseille et d’autres partenaires européens.

    ESPRIT est un système dont le lancement est prévu avec le premier module d’utilisation (un module pressurisé fourni par les États-Unis). Il comprend des systèmes de stockage et de ravitaillement en propulseur (xénon et hydrazine) pour l’élément de propulsion (le premier élément américain de GATEWAY), des systèmes de communication avec la Lune, des points d’interface pour les charges utiles externes et un sas scientifique.

    La COMEX rejoint AIRBUS dans le développement de ce module spatial en y apportant son expertise en ingénierie et ses capacités de test. La société marseillaise a été pionnière du développement de systèmes sous-marins et de la plongée professionnelle. Depuis 2012, la COMEX est activement impliquée dans l’activité des vols spatiaux habités et des plates-formes stratosphériques.

    On en parle dans les médias

    Concevoir une base lunaire à l’aide de la 3D

    Concevoir une base lunaire à l’aide de la 3D

    Les déchets sont des ressources ! même sur la lune

    Le 8 janvier 2018. L’agence Spatiale Européenne (ESA) a confié au Consortium URBAN, qui comprend la COMEX à Marseille, LIQUIFER Systems Group et SONACA Space GmbH, sous la direction de OHB System AG, l’étude « Concevoir une base lunaire en utilisant les technologies d’impression 3D ». L’équipe évaluera la faisabilité et la mise en œuvre de la fabrication de couches additives dans la construction, l’exploitation et l’entretien d’une base lunaire.

    La logistique et l’acheminement des objets nécessaires dans l’espace ou sur une surface planétaire demeurent l’une des contraintes majeures dans les missions spatiales humaines à long terme. Les experts du secteur spatial ont montré un grand intérêt pour l’utilisation des ressources lunaires en tant que prochaine étape logique dans la mise en œuvre d’une stratégie globale d’exploration humaine du système solaire.

    Par conséquent, la clé de toute présence durable dans l’espace est la capacité à fabriquer les structures nécessaires, les articles et les pièces de rechange, sur place et à la demande. Cela peut réduire le coût et le volume des missions de fret lancées depuis la Terre, si une partie substantielle des éléments nécessaires aux missions de longue durée peut être produite localement. Les technologies de fabrication additive représentent une solution potentielle pour atteindre cet objectif, car elles peuvent réduire les délais depuis la conception jusqu’à la mise en œuvre et réduire les déchets de fabrication, tout en augmentant la recyclabilité et la capacité à produire des pièces optimisées à la demande.

    L’étude URBAN examinera la capacité de ces techniques de fabrication additive en réalisant deux enquêtes parallèles. La première concerne la cartographie du matériel requis pour une base lunaire humaine permanente.  L’autre enquête est une analyse des technologies de fabrication de couches additives disponibles et de leurs capacités potentielles dans un environnement lunaire. L’évaluation comprend l’état de l’art de l’impression 3D liée à plusieurs matériaux tels que les métaux, les polymères, les céramiques, le béton, les ingrédients alimentaires, les tissus vivants et même … les dechets.

    Une base lunaire conceptuelle RegoLight (Crédit : LSG)